Le foot est mort. Vive la voile !
L’actualité récente du sport est assez révélatrice. D’un côté un appel d’offres infructueux pour les droits de la Ligue 1 de football et le siège de L’OM saccagé par ses fans. De l’autre, l’arrivée des navigateurs du Vendée Globe qui bouclent un tour du monde en solitaire en 80 jours. Objectivement – même si je ne suis pas le plus objectif sur le sujet – le spectacle offert de part et d’autre ne joue pas en faveur du ballon rond. Surtout si l’on se pose la question des valeurs transmises aux jeunes générations.
Ce Vendée Globe et ses marins, hommes et femmes auto-confinés, a pris une saveur particulière aux yeux des millions de personnes isolées par obligation, par ses images de saine concurrence, de respect des règles et d’entraide au péril de sa vie et par sa force inspirationnelle.
La performance, la classe et le fair play de Charlie Dalin. La prise de risque, la résilience et l’opiniâtreté de Yannick Bestaven. L’humilité et l’engagement de Thomas Ruyant. La force mentale, l’humour et le partage de Jean Le Cam, qui du haut de ses 61 ans, donne une leçon aux trentenaires affutés, et explique à ceux qui l’ont trop vite oublié que les « vieux » ont encore de la ressource. « Trop dire fait rire, bien faire, fait taire » a-t-il dit au président de son fan club, Emmanuel Macron. Message reçu.
Boris Herrmann? Il parle 5 langues et, comme Giancarlo Pedote en Italie, est devenu un héros en Allemagne. Boris vient de recevoir les félicitations de Greta Thunberg qu’il a prise à son bord en août dernier pour une transat direction le sommet mondial de l’ONU.
Et que dire de la démonstration de Damien Seguin, né avec une seule main et qui tient tête aux meilleurs et démontre que le handicap n’est que dans le regard des autres. Quid des femmes exceptionnelles, comme Samantha Davies, Clarisse Crémer, Isabelle Joschke et les autres, qui prouvent dans l’un des rares sports qui le permet, que l’on peut égaler ou dépasser les hommes, même en ayant des enfants à la maison ? Et à priori, vu leur salaire moyen de cadres moyens, leur motivation relève plus de la quête de ses rêves que de la quête d’argent.
La voile bouleverse durablement la communication engagée des entreprises
Elle apporte à ces marques une valeur ajoutée et partagée unique et un ROI XXL dans tous les sens du terme. Combien faut-il investir pour gagner un point de notoriété, faire briller les yeux des enfants, des collaborateurs ou des futurs recrutés, et engager des communautés internes, externes, digitales, jeunes ou moins jeunes ? Et tout à la fois ? On peut faire de la pub dans les journaux, mais c’est un peu sec. On peut mettre son nom sur le tee-shirt d’un gars qui gagne 120 millions par an, mais cela respire un truc d’avant. Dans tous les cas, cela ne coche pas toutes les cases; c’est moins bien et c’est plus cher.
Je défie quiconque de trouver un autre univers sportif, et plus largement de communication, qui inspire et mobilise aussi fortement. En 20 ans, la voile s’est ultra-professionnalisée et l’écosystème s’est structuré pour répondre à toutes les problématiques des entreprises, que l’on vende des assurances, du poulet ou de la sécurité informatique.
Yannick Perrigot, CEO et Gardien du temple Disobey